About me
Biographie
Ne rentrant pas vraiment dans le « moule » de l’école, je commence très jeune en classes maîtrisienne par la pratique du chant et de la musique. Plus tard, je découvre le mouvement avec la danse et le théâtre. Après un baccalauréat option de spécialité danse je décide, sur le tard, de faire une école de danse technique et j’intègre le Conservatoire Régional de Lyon en danse contemporaine.
En 2016, je pars m’installer à Bruxelles et rejoins l’Académie Royale des Beaux- Arts dans l’atelier ISAC (Institut Supérieur des Arts et des Chorégraphies) sous la supervision de Daniel Blanga-Gubbay et Enzo Pezzella, où je rencontre les arts visuels et performatifs et commence à développer mes premiers projets.
Après mes études, en parallèle de ma recherche, je commence à enseigner la danse puis à mettre en place des ateliers de création et de transmission tout public. Aujourd’hui, mon travail en tant que pédagogue fait partie intégrante de mon travail d’artiste et en est indissociable.
En 2018, je me lance dans la musique électronique et le djing et créé Paule, une ”djette” engagée, donnant une visibilité aux femmes sur la scène électronique franco-belge, qui vogue entre musique electro, disco, percussions endiablées et sonorités kitschs.
La même année, je créé le solo Chère chair, petite incantation intérieure à la rencontre du vivant. Ce travail se positionne comme un prélude à la recherche que je suis en train de mener.
La même année, j’intègre SNDO (School for New Dance Development) à Amsterdam en échange Erasmus, où je ferai la rencontre notamment de Noha Ramadan, Bruno Listopad, ou de Ria Higler, entre autres.
J’intègre également le Certificat en Danse et pratiques chorégraphiques de Charleroi Danse que je termine en 2021, où j’approfondis mes recherches et rencontre Juliette Chevalier, que j’assiste à la chorégraphie pour la pièce Beste Cantate, création autour du carnaval de Dunkerque qui verra le jour en 2023 au théâtre de l’Oiseau Mouche à Roubaix.
En 2022, nous sommes sélectionnées pour la 6ème édition de Création en cours des Ateliers Médicis, et intervenons dans une classe de CM1/CM2 de l’école de Rozoy-sur-Serre pour transmettre la pièce.
Depuis 2020, je suis également interprète pour la chorégraphe Camille Dejean dans Fantôme/Fantasmes, comédie musicale et performative.
En 2023, j’intègrerai la création d’Avant que tu ne disparaisses du chorégraphe Robin Lamothe, pièce pour forêt et salles et première partie d’un triptyque chorégraphique.
Aujourd’hui, j’oscille entre la danse, la musique, le chant, la transmission pédagogique, l’installation et les arts visuels.
Crédit photo : Lou Verschueren
CV / Instagram / Facebook (Paule)
Dossier de création How deep is your love ? – Calendrier de création
A propos
Lorsque j’ai commencé mes recherches chorégraphiques, j’expérimentais autour de la notion de perte de contrôle, de monstruosité et remettais en question les codes de la danse contemporaine. La virtuosité attendue d’un danseur·seuse et la technique – ce mot si impressionnant – ce n’était pas pour moi, alors même que je sortais d’un conservatoire. Et de manière sous-jacente, la question de la féminité était toujours présente et me donnait beaucoup de fil à retordre.
En effet, aussi loin que je me souvienne, de multiples personnes rencontrées sur mon chemin n’ont cessé de me parler de ma féminité, sans que je sache vraiment ce que cela voulait dire. Pas assez féminine, trop brute, trop masculine, etc. Une professeure rencontrée durant mes an- nées d’études m’a même dit que je ne pouvais pas parler de féminité car je ne l’étais pas assez. Féminine – ce mot qui donne le vertige.
Et c’est ainsi que je me suis construite en tant qu’artiste, opposant la construction d’un corps idéalisé à sa déconstruction, la virtuosité à la monstruosité et questionnant inlassablement mon genre.
Quand je monte sur scène, mon corps est-il éminemment politique ? Faut-il rejeter la catégorie « femme » et plus même, toute politique de l’identité ?
Mon corps est déjà une affirmation politique. Il a besoin d’être armé, entraîné, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, pour défendre la liberté d’être ce qu’il veut : protéiforme.
Mes intentions sont de ré-incarner mon corps sur scène. En tant que jeune chorégraphe/chercheuse et jeune femme, je pars à la rencontre de mes territoires intérieurs et me réapproprie mon propre corps. Mon corps a été construit par la technique de la danse contemporaine et certains modèles que j’essaye de déconstruire. Il a aussi une construction sociale qu’il est urgent de faire exploser.
Mes recherches oscillent entre le mouvement organique, « ce qu’il y a à l’intérieur », la construction sociale « extérieure » liée au genre, et comment cette dynamique entre l’un et autre est en mouvement perpétuel. Au croisement de tous ces questionnements, mes recherches ont commencées à se spécifier, et c’est là que mon intérêt pour la figure de la sorcière a émergé.
Pas la sorcière avec un chapeau pointu et un nez crochu, mais celle qui interroge et défend aujourd’hui plus que jamais les questions d’appropriation de corps, de liberté des pratiques et d’inclusivité.
Ma sorcière, si je devais la définir, se trouve au carrefour entre mes convictions politiques et mes pratiques physiques et spirituelles. De cette recherche est né Chère chair, (2018) solo et petite incantation intérieure partant à la rencontre du vivant.
Aujourd’hui moins présente, ma sorcière m’accompagne dans toutes mes démarches et re- cherches à la manière d’un alter-égo.
Ces éléments se sont – comme une évidence – connectés directement avec les grandes problématiques de notre génération : écosystème en danger, corps féminin et intersectionnalité. C’est ici que ma recherche n’a eu de cesse de faire des aller-retours entre théorie/pratique artistique/ politique – je ne sais toujours pas dans quel sens l’écrire.
Aujourd’hui, en tant que femme chorégraphe, il me semble primordial que les identités affiliées au féminin et minorités de genre occupent massivement le devant de la scène, seul·e·s – ou en collectivité. Nous avons le pouvoir de repenser et de réinventer nos manières de travailler ensemble. En créant un solo (à plusieurs), un « one-woman-show », l’acte artistique devient revendication. C’est un empowerment, que nous devons inventer, un processus d’incarnation et de réappropriation, entremêlant la force, la vulnérabilité et la puissance des figures qui nous entourent, comme acte de résistance et de (dé)-construction du paysage chorégraphique genré.