How deep is your love ?
Création 2023
« Arrête de te regarder dans le miroir, tu vas voir le diable ! »
Disait mon arrière-grand-mère à ma mère lorsqu’elle était petite. Dès qu’elle se regardait dans le miroir, elle ressentait cette peur glaçante que quelque chose allait apparaître. La peur peut-être, de son propre diable. La peur de se voir telle qu’elle était vraiment. Ou bien la peur de l’ego. Moi aussi j’ai hérité de cette peur, comme quelque chose que l’on transmet de mère en fille, inconsciemment.
Pourtant secrètement, lorsque j’étais petite, je rêvais de partir à la rencontre de mon diable : je voulais être une superstar. »
De tous ces questionnements est née How deep is your love ?, une pièce chorégraphique empruntée au mythe de La jeune fille et la mort où le corps féminin, confronté à son image, fait le deuil de ses fantasmes et interroge les notions d’héritage et d’identification.
Qui ne s’est jamais imaginé·e, seul·e dans sa chambre, face à son miroir avec sa brosse à cheveux en guise de micro, foulant la scène du stade de France avec une foule en délire de 80 000 per- sonnes ? Ou encore, qui ne s’est jamais imaginé dans sa salle de bain, répondre à une interview exclusive devant des millions de téléspectateurs ?
Seule face à son miroir, la jeune fille se met en scène et part en quête de son identité en s’imaginant en superstar à l’apogée de sa carrière.
Chorégraphie et interprétation : Camille Meyer
Assistante chorégraphe : Marion Gassin
Dramaturgie : Ine Bonnaire
Création sonore : André Chapatte
Crédit photo : Lou Verschueren
Beste Cantate
Création 2023
Beste cantate est une manifestation visuelle et sonore, une liesse physique et collective autour du carnaval et des multiples représentations de l’identité. Le carnaval touche humainement, socialement et artistiquement le plus grand nombre et représente depuis toujours une interface de transgression. Au moyen de la puissance des corps, nos désirs de danser et de se toucher, la pièce recréé un rite, une fête païenne queer à travers l’expression d’une utopie festive. Le travestissement carnavalesque, la subversion de genre et la perturbation des identités sont des réponses aux normes et contraintes sociétales quotidiennes.
C’est retrouver une unité. C’est faire union.
Beste Cantate est une pièce chorégraphique pour 8 interprètes, ainsi qu’un projet de transmission pédagogique tout public.
A travers les ateliers, nous allons faire carnaval avec les enfants, leur proposer une seconde lecture et la possibilité d’une réappropriation individuelle, pour repenser le carnaval de demain.
Chorégraphie : Juliette Chevalier
Assistante chorégraphie et interprète : Camille Meyer
Interprètes : Brenda Boote Bidal, Camille Da Silva, Lison Grazsk, Juan Cizmar, Chanel, Guilhem Rouillé, Nathan Bourdon.
Musique : Vernon Verdure
Crédit photo : Sylvain Maino
Chanter sur les os
2019
Instant chorégraphié In situ
Dans la continuité de Chère chair, et comme une suite logique à ce premier solo, je réfléchis autour de la question du rituel et du sang.
C’est après avoir lu « Ceci est mon sang, petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font » d’Elise Thiébaut (2017, La découverte) que ma « fascination » pour le sang et le cycle menstruel est née. Comment un fluide a-t-il pu pendant des années relayer les femmes au second plan, comme argument de faiblesse ?
Comment, encore aujourd’hui, apprenons-nous aux jeunes filles à avoir honte de leur cycle biologique ?
Et dans le sang, il y aussi toute la question de l’héritage et de transmission d’un individu. Ce fluide, entre autres, véhicule des informations sur notre essence. Est-ce possible, via le sang, de me connecter/reconnecter avec « mes ancêtres » ?
Je me suis alors retrouvée au croisement entre des lectures épigénéalogiques, des pratiques de Body-Mind Centering et une re- cherche profonde de mémoire du corps.
Ces deux axes ont été mon point de départ dans ma recherche actuelle (qui évolue tous les jours).
Et c’est à travers le rituel que j’ai voulu traiter ce sujet. J’ai d’abord lu énormément sur les différents rituels menstruels à travers le monde et les rassemblements de femmes. Je me suis alors dis que le sujet n’était pas de se réapproprier une culture qui n’était pas mienne, mais bien de créer mon propre rituel. Comment faire de cet événement mensuel une célébration, un rassemblement, une fête ?
L’idée n’étant pas d’en faire un événement grave, sacré, ou célébrant la douleur, mais de dédier une pratique qui nous fait du bien et qui nous amènerait à déclencher cet écoulement menstruel. Je me suis alors mise à interroger les femmes de mon entourage : qu’est-ce qui vous fait du bien, chaque mois, à l’approche de vos règles ?
J’ai ainsi collecté une multitude d’informations pouvant aller d’un aliment favori à, une musique ou tout autre genre d’habitudes (de petits rituels) qui habitent le corps des femmes chaque mois.
En collaboration avec Marion Gassin
Para-
2019
«Je tente de modifier ma conscience, ou mon corps n’est pas astreint à l’oganisation imposée par l’organisme. Le corps devient lui même une fiction. Cette action de déhiérarchisation des élément du corps/ob- jet/sujet/ espace, amène à une désantropomorphisation du corps.»
Chorégraphie : Juliette Otter
Scénographie : Nathalie Moisan
Photos : Loup Caccia & Nathalie Moisan
Chère chair,
Création 2018
Chère chair,
Petite incantation intérieure à la rencontre du vivant, Chère chair, réveille les strates entre l’organique et l’image, le contrôle et le clâcher prise.
Je suis imprégnée de images qui m’entourent : femme, chair, organique, sorcière, matérialité.
Je fais de me faiblesses une force, mon corps n’est plus une barrière mais un allié.
J’essaye, je cherche, je compose, parfois j’efface et je recommence, je doute. Viendras-tu avec moi ?
Chorégraphie et interprétation : Camille Meyer
Musique : Julien Cheyrezy
Photos : Ulysse Navarro
Ariane
2017
Sibylline (Chalkòs, Fold, Alula)
Collaboration corps et design textile.
Ariane Livadiotis, Christophe Bustin, Julien Cheyrezy.
Cosmos où règnent des peaux, matières créatrices, corps inventés.
Des matières textiles qui transforment le corps.
C’est le mouvement qui guide la recherche de la créatrice.
Faire naître le mouvement par les sensations de la matière.
Des matières dansées ou des matières qui font danser le corps.
La matière, le corps et l’espace s’entremêlent.
Création : Ariane Livadiotis
Crédit photo : Christophe Bustin
Création sonore : Julien Cheyrezy